Jeepmag Historique
L’Olive Drab

mercredi 20 décembre 2006, par Marc

A l’automne 1939, devant l’imminence d’une guerre en Europe, l’armée américaine expérimenta sur quelques uns de ses avions un camouflage de deux tons consistant en l’application d’une peinture vert sombre sur les surfaces supérieures et gris moyen sur les surfaces inférieures. Ces teintes, dénommées respectivement Dark Olive Drab n°31 et Neutral Grey n°32 furent appliqués directement sur les chaînes de montage pour la première fois sur des P-40 au début de 1940.

A l’automne de la même année, une nouvelle directive (l’Air Corps Bulletin 41), fixa un autre standard en matière de peintures militaires comprenant huit teintes numérotées de 41 à 48. Dans ce nuancier le Dark Olive Drab et le Neutral Grey étaient alors respectivement désignés par les numéros 41 et 43 et une nouvelle teinte réglementaire de camouflage apparaissait : le Medium Green n°42, ou vert moyen n°42. Cette couleur devait, d’après le Technical Order 07-1-1 (éditions 1941 et 1943) servir à compléter les teintes n°41 et 43.

Description des teintes

Point délicat : les teintes proprement dites ! Elles sont difficiles à cerner en raison de l’exposition aux intempéries, du vieillissement de la peinture mais également de la diversité des formules chimiques des fabricants.Le M.G. 42 était un vert moyen tirant très lègèrement sur le kaki lequel avait apparement une bonne tenue dans le temps, ce qui était loin d’être le cas pour le Dark Olive Drab 41 et qui explique les difficultés à retrouver la teinte originale !

En effet, ce dernier est par définition une couleur ambigûe car son aspect et sa composition ont évolué au cours de la guerre. Décrit en début de conflit comme un vert sombre avec un reflet marron ( certains s’y retrouveront !) il avait franchement viré au marron verdâtre en 1944 ( d’autres aussi !). Cet état de fait est dû en partie au nouveau standard publié en mai 1943 : le Army-Navy Aeronautical Bulletin n°157, décrivant les teintes (désormais précédées pour simplifier par l’acronyme ANA-...) utilisables par les deux armes américaines à compter de la fin de l’année. Mais dans la pratique ce ne fut pas systématiquement le cas car bien évidemment la plupart des usines cherchèrent à épuiser leur ancien stock de peinture. Toujours est-il que le D.O.D. 41, plutôt vert au départ, se transformait en un ANA 613 plus clair et nettement plus brun !

Enfin, la confusion sera totale lorsqu’on aura mentionné qu’à une même époque, la teinte pouvait avoir une apparence variable selon les fabricants ! En effet, les directives officielles donnaient une teinte générique mais s’abstenaient de fournir une composition type précisant en particulier les pigments à employer. Un peu comme si on vous donnait une recette de cuisine mais sans vous indiquer le type d’ingrédients et la quantité ??!!

Ainsi deux véhicules recevant en usine une teinte identique, mais produite par deux fournisseurs différents, pouvaient vieillir et prendre rapidement une apparence très différente : l’action combinée des intempéries et du rayonnement ultraviolet avait des effets variables selon les pigments faisant virer, par exemple, la teinte au brun, au pourpre, ou en l’éclaircissant simplement. Prenons en pour exemple la sellerie et la capote dont les couleurs délavent plus ou moins en fonction de la région ou est stationné le véhicule !

Si l’on tient compte, en plus, du mode de fabrication par sous ensembles de certains véhicules, on ne s’étonnera pas d’un aspect « patchwork » !! sauf quand ceratins recevaient un voile de finition en fin d’assemblage.

Pour les « puristes » et pour tout savoir reste plus qu’à courrir après un exemplaire du fameux et désormais légendaire : Army-Navy Aeronautical Bulletin n°157

En résumé Messieurs, à vos pinceaux !!!

Et n’oubliez jamais : la peinture c’est comme la confiture, il y en a de toutes les couleurs et pour tous les goûts mais moins on en a plus on l’étale !!

So long !




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