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Club des épouses devenues veuves par la faute de Willys

lundi 18 juin 2001, par Mithril

Cette page est dédiée à toutes les épouses devenues veuves par la faute de Willys qui eurent ce malheureux honneur d’être mariées, fiancées ou liées d’une manière ou d’une autre avec le propriétaire d’une jeep Willys.

Laissez-moi me présenter : Mon nom est Jeannine et je suis l’épouse d’un "Jeeper." Selon moi, avec cette qualité me vient également la responsabilité de soutenir toutes les autres saintes femmes qui se tiennent derrière leur homme (poussant habituellement leur jeep ... encore ...). Par conséquent, mon mari a aimablement mis à ma disposition cet espace sur son site Web afin de ventiler mes soucis concernant ce passe-temps. J’ai fait paraître cet essai après avoir passé un jour entier dans le garage avec mon époux manipulant des clés, poussant des pédales, et lui disant "calme-toi !" afin de ne pas effrayer les voisins. Appréciez ! !

Un beau jour, un homme merveilleux est apparu dans ma vie. Il m’étonnait avec des bouquets de fleurs cueillies à la main. Il me frottait les pieds las de fatigue après une longue journée.Il supportait les épisodes de "Friends" visionnés les uns après les autres pour mon divertissement. Chacune de ses soirées était consacrée à ne rien faire de plus significatif que de me caresser les extrémités pendant des heures. Il était mon chevalier en armure étincelante -jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans notre vie. Nous l’appellerons sa "Phoebe". Il passe ses jours et ses nuits avec elle. Elle peut le prendre sur le dos, dans une sueur fébrile, tandis que ses cris vigoureux montent de leur petit nid d’amour graisseux dans le sous-sol. Il passerait plutôt son temps sous son capot que sous le mien, si vous voyez ce que je veux dire (coups de coude, coups de coude). Je suis veuve à cause d’une jeep. Seule une veuve dans mon cas peut comprendre ma perte ou peut apprécier les changements que j’ai été forcée de faire afin de survivre à ce cruel passe-temps impitoyable.

Nous, les veuves de jeep, avons accumulé plus de savoir sans valeur que la plupart des femmes n’ont jamais rêvé d’en acquérir. Je peux vous citer une brève histoire de la jeep (GP ou general purpose, si vous préférez), depuis ses origines à Butler, PA, et son évolution jusqu’à nos jours.Je peux identifier une Willys par opposition à une GPW et ce à dix pas. (Avec la traverse avant -ronde plutôt que plate- -et ne corrigez pas mon identification- -c’est déjà assez ainsi que je sache où regarder, peu connaissent le nom de chacune des parties bénies). Je connais la signification de termes tels que "marqué F", "repro" et "point mort". Ceci, plus 60 eurocents, vous fera gagner un café au mini-marché local.

En tant que veuve de jeep, j’ai dû revoir à la hausse mes qualités d’actrice. J’ai perfectionné mon regard d’angoisse/horreur une fois mise en présence d’une autre pièce marquée F sur la Willys de mon mari. (placer un énorme "halètement" ici). J’ai également développé un regard sincèrement intéressé quand il est encore sur une autre tangente au sujet de la façon dont il projette d’échanger un moteur pour un autre de sorte qu’il puisse envoyer le premier moteur à un autre type qui travaille à ces choses ... (insérer un "uh-huh" réaliste ici). L’une des expressions que je n’ai cependant pas encore maîtrisée, est un regard de calme quand je suis amenée à expliquer à mon époux pourquoi il est plus important de disposer d’argent pour mettre de l’essence dans ma voiture, de sorte que je puisse aller travailler, et rapporter à la maison un chèque afin d’acheter des produits d’épicerie, que de disposer des soufflets de pare-chocs originaux.

Etre une veuve de jeep m’a également forcé à revoir à la hausse mes qualités interpersonnelles. C’est se trouver dans une situation quelque peu fragile que d’êtes forcée de sillonner les routes vers les demeures d’étranges personnes (dans tous les sens du mot étrange), à des heures indécentes, afin d’échanger cette pièce-ci contre cette pièce-là, puis d’écouter la ritournelle du pourquoi la pièce est en meilleur/plus mauvais état que ce qu’il avait espéré, la façon dont l’échange était équitable ou non et en faveur de qui, et combien la pièce vaut "réellement".Dieu sait s’il n’est pas permis de parler lorsque ce n’est pas votre tour ou de demander innocemment, "Chéri, n’avons-nous pas déjà trois de ces trucs dans la cave ?" (insérer un "grand-gros-effrayant soupir" ici).

J’ai également dû affiner mes sens. Mon ouie est maintenant accordée pour détecter à l’oreille des appels affligés du garage indiquant la perte imminente de la vie ou d’un membre ou encore la découverte d’une ligne de carburant écrasée. Je peux repérer un châssis dilapidé de jeep à 500 yards, dans le champ envahi d’un fermier, recouvert de vieux bouts de métal et rouillé jusqu’à la transparence. ("Chéri, n’est-ce pas là un cadre de pare-brise dépassant de cette meule de foin ?"). J’ai développé une affinité pour les petits insectes qui s’encastrent dans des mes dents pendant une "promenade" à 3 heures du mat, autour de notre résidence, pare-brise baissé, tandis que je l’accompagnait dans la Willys lors de sa première restauration (en guise de pré-mariage), testant le moteur, la transmission, et l’inflammabilité de la jeep. Et quelle bonne veuve de jeep ne peut pas identifier l’odeur de l’"armée". Vous connaissez cette odeur. C’est un mélange entre la vieille toile et l’huile de moteur. Je jure qu’il serait le premier de la liste pour m’acheter une bouteille d’ "Eau d’Olive Drab", si une telle fragrance existait. Un autre parfum avec lequel je suis devenu familière est l’odeur de la "jeep", également connu en tant que "métal en sueur". Si vous n’êtes que peu familier avec cet arôme, trouvez-vous un beau morceau de nickel brillant. Attendez jusqu’à ce que la température atteigne environ 97° F, et transportez le nickel dans votre main pendant 24 heures. À la fin de la journée, mettez votre main sous votre aisselle puis inhalez lentement. Voilà l’odeur de la jeep. Elle est plus authentique encore si vous omettez de mettre du déodorant pour la journée.Je me rappelle la dernière fois où j’ai vu mon mari. Il était rasé, il sentait le savon et portait un pantalon sans trous. C’était avant "Phoebe". La dernière fois que j’ai regardé dans le garage, il y avait là un genre de barbare, hirsute, dégoûtant, une odeur émanant visiblement de son corps. C’était un mélange de dessous de bras, de fluide de démarreur et de décapant de carburateur. Ses cheveux étaient devenus Olive Drab de manière permanente. J’ai jeté à l’être un bifteck cru. Il a grogné et a marmonné quelque chose au sujet "de la (juron) de plaque de blindage". Je ne peux pas le confirmer, mais je suspecte que ce monstre sache ce qui est arrivé à mon mari. Cependant, un interrogatoire est impossible car il ne parle uniquement que de malédictions et de pièces de jeep.

Merci à Jeannine qui a autorisé la publication de cette version française de son article, dont vous trouverez l’originale en anglais ici.




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